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2ème voyage au Japon...

En conclusion de mon blog, écrit suite à mon premier voyage au Japon en 2012,
http://nikkimemoiresdujapon.blogspot.be/

j'ai cité l'orientaliste italien Fosco Maraini :
"Le Japon a le pouvoir magique d'ensorceler pour toujours celui qui l'a aimée une fois." 

Le deuxième voyage que j'ai effectué cette année 2013, du 29 avril au 12 mai, confirme ses paroles. Mon rêve est d'arriver à explorer tout le Japon sur une durée de 5 ans.


Ce printemps, j'ai commencé par Amanohashidate, un des trois joyaux réputés de l'archipel, qui depuis toujours a subjugué tant d'artistes.
Puis, j'ai fait le tour de la mer Intérieure de Seto, une manche d'eau coincée entre les trois grandes îles d'Honshu, de Kyushu et de Shikoku.


Hiroshige - Province de Tango - Amanohashidate
Sesshu - Vue d'Amanohashidate

Pour résumer mon circuit :
Amanohashidate - Kurashiki - Takamatsu - île de Naoshima - Kotohira - Matsuyama - Uchiko - Hiroshima - Miyajima - Onomichi/île de Mukaishima.
lundi 29 avril 2013 *** AMANOHASHIDATE

Amanohashidate est une petite ville tranquille de pêcheurs située sur la baie de Miyazu au Nord de la préfecture de Kyoto. Son nom signifie "passerelle céleste" ou "le pont du ciel" dû à un banc de sable qui relie les deux baies. Je tenais absolument à visiter ce lieu, considéré comme l'une des trois vues les plus fascinantes du Japon.


La dune (L  3,6 km, l 40 à 100 m) est couverte d'environ 7 000 "pins divins" qu'on peut traverser à pied.  Pour voir le « pont qui traverse le ciel », il faut monter en téléphérique sur la cime de la montagne, lui tourner le dos, se plier en avant et regarder entre les jambes. Vous aurez l'impression que le pont flotte. Pas une seule personne ne se détourne de cette coutume !


Au Japon, dans la religion shinto, la nature a une âme et les arbres sont habités par les kamis, esprits de la nature déifiés. Les Japonais respectent et craignent la nature. Ils portent entre autres un amour particulier aux arbres au point qu'avant d'en abattre, le bûcheron fait toujours une prière pour demander la permission de le faire et à la fois demander le pardon.  Pour comprendre leur intérêt et admiration pour la nature, prenons ici l'exemple du pin. Ils étudient tout ce que manifeste la simplicité et l'équilibre naturel du pin : ils admirent la manière dont une touffe d'aiguilles est fixée sur sur une branche, le rapport de cette branche aux proportions de l'arbre, la façon dont ses racines l'ancrent dans le sol... Ils portent un regard aiguisé et profond, et non pas superficiel.

Le pin vit mille an
Le petit liseron du matin une journée seulement
Mais tous deux jouent leur rôle

Poème zen anonyme

J'ai dormi dans le Ryokan Kawajiri, situé sur la baie opposée à la gare. On peut s'y rendre en bateau ou en bus. Il est mignon, bien calme et les propriétaires adorables. Par contre ici, on parle uniquement le japonais. J'ai été impatiente de retrouver le minimalisme et la douceur d'une chambre traditionnelle japonaise, ainsi que le bain japonais, ofuro. Celui-ci donnait sur un petit jardin intérieur. Une fois dans l'eau, une paix intérieure m'a subitement envahi.


L'écrivain Saul Bellow, la première fois qu'il a dormi dans un ryokan, le prestigieux Tawaraya à Kyoto, il a écrit dans le livre des hôtes : "Je trouvais ici ce que j'avais espéré du Japon : l'équilibre, la paix et l'harmonie de l'homme."


A peine bagages déposés, je suis vite ressortie pour tout explorer. J'ai commencé par le  temple bouddhiste Chionji. 


Ma déception fut grande lorsque le temps d'arriver sur le haut de la montagne en téléphérique, le soleil a disparu. Mais ma désolation s'est vite dissipée car j'ai pu découvrir une lumière étonnante,  du jamais vu ailleurs :"laiteuse" (mi brumeuse, mi nuageuse). Effectivement, la vue sur la baie est impressionnante. 


Une fois redescendue j'ai fait des courses pour mon pique-nique en bord de mer où je suis restée jusqu'à la tombée de la nuit à contempler les paysages et les bateaux au loin. Moments de pur bonheur inoubliables. 

 

La nuit, le sommeil a été léger à cause du décalage horaire (jisaboke). Vers 5h du matin, j'ai été réveillée par une tempête violente et le bruit moteur des bateaux de pêche.

Ma fenêtre avec vue sur la mer : lumière à 5h du matin


Ma fenêtre avec vue sur la mer : lumière à 8h du matin

Avant de quitter Amanohashidate, j'ai pris le ferry pour faire une ballade sur la dune. Une promenade plus qu'agréable sous les pins époustouflants de beauté. J'ai voulu tout capter avec mon appareil photo. J'ai pris beaucoup de clichés genre carte postale, tellement le paysage est parfait. Aussi, impossible d'oublier leur odeur entêtante qui me poursuit encore.


Sur la dune...